samedi 9 mars 2013

FLORA TRISTAN





Flora Célestine Thérèse Henriette Tristán y Moscoso, née le  avril 1803 à Paris et décédée le  novembre 1844 à Bordeaux, est une femme de lettres, militante socialiste et féministe française.
D’origine franco-péruvienne, Flora Tristan est en réalité la fille de Mariano de Tristán y Moscoso, un noble péruvien, et d'Anne-Pierre Laisnay, une petite bourgeoise parisienne, émigrée en Espagne pendant la Révolution française.
Flora Tristan, due aux  difficultés financières, va se marier  à 17 ans avec un graveur en taille-douce, André Chazal, chez qui elle est ouvrière coloriste. Cet homme est surtout jaloux, médiocre et très violent. Elle parvient néanmoins à s’évader d’une vie quotidienne où la femme est considérée comme une mineure incapable, par la lecture de Rousseau, Lamartine et surtout de Madame de Staël. Elle hait de plus en plus son mari. L’échec du mariage est total : femme battue,humiliée, séquestrée, elle réussit pourtant à le fuir en 1825, bien qu’enceinte de la dernière de ses trois enfants (Alexandre qui meurt à l'âge de huit ans, Ernest puis Aline qui devint plus tard la mère du peintre Paul Gauguin).
En 1838, André Chazal lui perfore le poumon gauche d’un coup de pistolet. Défendu par un jeune avocat, Jules Favre est condamné à vingt ans de prison. Cette époque est conservatrice en matière de mœurs, et le divorce est interdit depuis 1816. Les juges accordent alors à Flora Tristan « la séparation de corps » (alors qu’ils étaient déjà séparés depuis près de dix ans). Ce drame pousse Flora Tristan à se battre, pour le restant de sa vie, pour le droit des femmes à divorcer.
La militante engagée

Ouvrière dans les filatures, les imprimeries mais aussi femme de lettres, militante socialiste et féministe, Flora Tristan est l’une des figures majeures du débat social dans les années 1840. Elle est une figure forte du socialisme utopique. Son socialisme humanitaire est marqué par un sentiment religieux et mystique pas  étranger à la lutte des classes.
Pour répandre ses idées, elle s’embarque, en 1843, dans « un tour de France », le circuit traditionnel des apprentis-compagnons. Son journal, publié posthumément, trace ses rencontres avec les femmes et les hommes ouvriers à travers la France. Elle n'achève néanmoins jamais son voyage. Elle meurt prématurément de la fièvre typhoïde le 14 novembre 1844 à Bordeaux.. « Aristocrate déchue, Femme socialiste et Ouvrière féministe », comme elle aimait à se désigner, son ouvrage majeur sera publié après sa mort, sous le titre L’Émancipation de la Femme ou Le Testament de la Paria.

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