mardi 21 février 2017

L'informatique n'aime pas les femmes


Les chiffres sont éloquents : Parmi les ingénieurs, on ne compte qu'un quart de femmes. Cette pénurie prend sa source dès les années de formation et de plus, les écarts de salaires s'accroissent avec les hommes.

Tout le monde conduit, mais il n'y a que les hommes qui réparent. En informatique, c'est pareil : tout le monde sait en faire mais les ordinateurs sont conçus par les hommes." C'est en ces termes que l'informaticienne Isabelle Collet, chercheuse en sciences de l'éducation à l'université Paris-X-Nanterre, illustre la pénurie de femmes dans le secteur des nouvelles technologies.
Une carence d'autant plus paradoxale que les femmes se sont vite approprié ces technologies qui leur ont permis de "mieux gérer leur carrière, par exemple en travaillant à des horaires plus flexibles", explique Catherine Ladousse.

Dans les années 1980, "les femmes s'orientaient vers ces métiers car on pouvait les exercer dans le tertiaire. Le secteur n'était pas encore aussi prestigieux qu'aujourd'hui", rappelle Mme Collet, qui fait remonter son investissement massif par les hommes aux années 1990.

"STÉRÉOTYPES"
Le cliché qui attribue les sciences humaines aux femmes et les sciences techniques aux hommes reste vivace. Les rares femmes présentes dans le secteur des nouvelles technologies investissent les métiers non stratégiques et plafonnés.

"Les opportunités professionnelles [et les fonctions] ouvertes aux femmes correspondent aux stéréotypes qu'on a sur elles : la documentation, la formation, éventuellement le marketing et les ressources humaines. Elles sont rarement dans les filières de production et dans les comités de direction", observe Mme Collet. Pas étonnant alors que, dans ce secteur, la crise ait surtout affecté... les femmes. "Quand les forces de travail se resserrent, ça se répercute sur ceux qui sont dans les positions plus fragilisées", déplore Mme Ladousse.

Des écarts de rémunérations sont aussi...



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